Chiens et chats : comment l’alimentation peut-elle aider à gérer les troubles digestifs ?
Par Isabelle Bouissou, med. vet.
Les affections gastrointestinales peuvent vite entraîner des déséquilibres au sein du système digestif – et l’alimentation a un rôle primordial à jouer en soutien dans la prévention et la gestion de ces troubles.
Le système digestif – un équilibre complexe
- L’estomac doit assurer ses fonctions digestives (chimiques et enzymatique) tout en régulant ses secrétions gastriques afin de maintenir une protection de ses muqueuses. Lors d’agressions, que ce soit par un pathogène, un corps étranger ou une substance inhabituelle, cet équilibre peut être rompu et entrainer - ou entretenir - une gastrite par exemple.
- L’intestin et le colon doivent permettre l’absorption et le passage des nutriments, tout en empêchant ceux de substances néfastes ou agents pathogène. Ils doivent maintenir une immunité tout en maintenant un microbiote sain et en limitant les bactéries nocives.
Cet équilibre est délicat à maintenir, surtout en présence de perturbations régulières : un changement alimentaire, l’arrivée d’agent pathogènes ou des traitements médicamenteux/antibiotiques peuvent entrainer alors divers symptômes et troubles de la digestion.
Les symptômes peuvent varier : vomissements, diarrhée, flatulences, perte d’appétit, perte de poids, entre autres. Ils peuvent également avoir des causes non-digestives, mais si toutefois une gastrite, une entéropathie ou une colite sont suspectées, il est indispensable d’en chercher l’origine car le traitement et la gestion alimentaire dépendront du diagnostic.
Certaines entéropathies répondront à un traitement anti-infectieux, certaines à un traitement anti-inflammatoire, et d’autres à un changement alimentaire sur le long-terme, mais toutes nécessiteront une prise en charge diététique. Par exemple, même si le mécanisme n’est pas clairement établi, l’on note souvent une sensibilisation à un aliment suite à une infection parasitaire ou bactérienne, même après élimination du pathogène. Une prise en charge diététique doit alors être mise en place.
Accompagnement nutritionnel
Une alimentation hautement digestible
- La digestibilité détermine la quantité d’aliment et de nutriments qui seront digérés par l’animal. Sur un patient atteint d’affection digestive, sa capacité à digérer est plus ou moins sévèrement altérée : il est donc indispensable d’avoir une diète la plus digeste possible. Cela permet également de réduire les diarrhées, en diminuant la quantité d’éléments non-digérés qui créent un appel de d’eau dans les intestins.
- Les protéines : essentielles pour les entérocytes et le microbiote, elles peuvent néanmoins être source d’intolérances, et les protéines non-digérées sont fermentées au niveau du colon, produisant notamment de l’ammoniac ayant un impact négatif sur la santé du colon. Un apport en protéines hautement digestes et en quantités modérée est donc conseillé.
- Les matières grasses : si chez le chat, la digestion des matières grasses ne semble pas altérée lors de pathologies digestives¹, elle peut être réduite chez le chien. Une restriction des lipides peut donc être bénéfique, tout en garantissant un apport en acides gras essentiels.
- Les fibres et probiotiques : les fibres sont essentielles à une bonne santé intestinale, en aidant le transit et en nourrissant le microbiote – cependant en quantité trop importante, elles réduisent la digestibilité de la ration. Elles doivent donc être dosées avec précaution.
Quel aliment choisir ?
- Une ration ménagère (calculée par un vétérinaire avec des ingrédients très digestes) et bien préparée peut convenir – dans ce cas, bouillir la viande permet la meilleure digestibilité.
- Un aliment thérapeutique spécialement formulé sera également parfaitement indiqué, par exemple la gamme Pro Plan® Veterinary Diets EN Gastrointestinal.
- Un probiotique efficace peut également aider à soutenir le microbiote : Pro Plan® FortiFlora pour chiens et chats contribue à favoriser l’équilibre de la flore intestinale.
Et le jeûne ?
Longtemps préconisé lors d’affections digestive, il est aujourd’hui remis en question : les intestins ont besoins de nutriments pour se maintenir. Un arrêt de l’alimentation entrainerait une diminution de la taille des villosités et augmenterait la perméabilité intestinale². Le maintien de l’alimentation entérale lors d’épisode de gastroentérite améliore donc le pronostic³.
La gamme pour chien et chats Pro Plan® Veterinary Diets EN Gastrointestinal et Pro Plan® FortiFlora conviennent également aux chiots et aux chatons.
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Références:
- D. P. LAFLAMME, H. XU et G. M. LONG. “Effect of Diets Differing in Fat Content on Chronic Diarrhea in Cats”. In : Journal of Veterinary Internal Medicine 25.2 (2011)
- Thomas R. ZIEGLER et al. “Trophic and Cytoprotective Nutrition for Intestinal Adaptation, Mucosal Repair, and Barrier Function”. In : Annual Review of Nutrition 23.1 (2003)
- Glenn HERNANDEZ et al. “Gut Mucosal Atrophy after a Short Enteral Fasting Period in Critically Ill Patients”. In : Journal of Critical Care 14.2 (1er juin 1999)
Crissier, le 1er juin 2022